Depuis début 2021, le pouvoir d’achat est en hausse de 1,4% sur une moyenne annuelle, comparativement à 2020. Mais comment expliquer ce sentiment du « tout est devenu cher » ?

Depuis la rentrée, le porte-monnaie des Français en prend pour son grade. Gaz, carburant, électricité, baguette de pain, les prix des produits et services que l’on consomme le plus augmente. Selon un sondage Odoxa réalisé pour France Bleu, 75 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat diminue.

Pourtant, si l’on en croit les chiffres de l’Insee, le pouvoir d’achat est en hausse de 1,4% sur une moyenne annuelle, comparativement à 2020.

Ce que confirme également l‘Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) qui lui, table sur une hausse du pouvoir d’achat pour fin 2021 de l’ordre de 1,5 %. Quant à 2022, l’évolution du pouvoir d’achat est estimée à 0,7 %, selon l’OFCE.

« Le pouvoir d’achat est très lié à l’activité économique et les crises marquent des ruptures », explique Guillaume Houriez, chargé des comptes nationaux au sein de l’Insee. 

 

 

Comment le pouvoir d’achat est-il calculé ? 

Comme nous l’expliquions dans cet article, le calcul de l’évolution du pouvoir d’achat résulte de la différence entre deux indicateurs : le revenu disponible brut des ménages et l’évolution de l’indice des prix à la consommation

Le revenu disponible brut des ménages correspond aux salaires, aux revenus du patrimoine (loyers, dividendes) ainsi qu’aux prestations sociales. Quant à l’évolution des prix à la consommation, elle est mesurée via un relevé des produits et des services que l’on consomme le plus.

Pour obtenir cet indice, un réseau de 200 enquêteurs de l’Insee relève chaque mois les prix affichés (TTC) des produits et services dans 200 000 points de vente qui englobent à la fois les supermarchés, les commerces de proximité (comme les boulangeries) mais aussi les sites internet. 

Il peut s’agir du prix de la baguette, d’un paquet de pâtes, mais aussi du prix des cantines ou encore d’une consultation chez le médecin. « Tout ce qui est consommé au quotidien », précise Sébastien Faivre, chef de la division prix à la consommation au sein de l’Insee.

 

 

Les prix augmentent

Et c’est ce dernier point qui fait l’objet de crispations ces dernières semaines. Pour cause : bon nombre de Français ont le sentiment que tout a augmenté lorsque arrive le moment de payer certaines factures ou de régler ses achats à la caisse du supermarché. 

À ce sujet, que disent les chiffres ? Sur un an, au 15 octobre 2021, les prix à la consommation ont augmenté de 2,2 % par rapport à 2020, où, cette année-là, le pouvoir d’achat a stagné en raison de la crise sanitaire. 

Quand on regarde de plus près, on observe que le prix de certains produits alimentaires a augmenté en septembre 2021 comparativement à septembre 2020. C’est le cas du pain (+1,6%) et de la viande (+1,1%). A contrario, d’autres mets ont vu leur tarif baisser : -0,4% pour le lait entier ou encore -0,3% pour les œufs. 

 

 

Qu’en sera-t-il à la fin de l’année ? 

D’ici à la fin de l’année, l’inflation (c’est-à-dire lorsque l’ensemble des prix au global augmentent) atteindrait 2,3 % en octobre avec un léger recul en décembre (2,1 %), « sous l’hypothèse d’une stabilité des tarifs des matières premières », estime l’Insee.

Est-ce que cette évolution des prix à la consommation aura une forte incidence sur le calcul du pouvoir d’achat ? Difficile à prévoir dans la mesure où les derniers chiffres ne prennent pas en compte l’indemnité inflation de 100 euros qui devrait être versée, pour la plupart des Français concernés, au mois de décembre.  

Reste à savoir ce que « pèsera » cette indemnité dans le calcul du pouvoir d’achat. « Même s’il reste une incertitude sur l’évolution des prix dans les prochains mois, explique Guillaume Houriez, le rebond du pouvoir d’achat en 2021 est acquis ».

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