Une analyse des grilles tarifaires de 146 banques réalisée par Panorabanques montre que les frais bancaires des Français vont augmenter en moyenne de 0,6% en 2021, soit la plus forte hausse relevée par le comparateur depuis quatre ans.

Les Français débourseront en moyenne 216,7€ pour utiliser les services de leur banque en 2021. Des frais en hausse de 0,6% par rapport aux tarifs facturés l’année dernière, selon l’analyse des grilles tarifaires de 146 établissements réalisée par la société Panorabanques, qui marquent l’augmentation la plus forte enregistrée par l’enquête depuis 2017.

Après l’étude de l’association de consommateurs CLCV, qui a révélé il y a quelques jours que les frais bancaires des français devraient augmenter dans 45% à 61% des cas selon les profils de consommateurs, Panorabanques vient confirmer cette tendance en incluant cette fois les tarifs pratiqués par les banques en ligne (hors néobanques) et selon une méthodologie retenant un profil de Français « moyen », lui-même établi à partir de huit profils-types de consommateurs « redressés » grâce aux données de l’Insee.

Parmi ces derniers, ce sont les « inactifs » seniors (51-65 ans) qui connaissent les frais bancaires les plus importants (287€) devant les CSP+ de 26 à 50 ans (270€) et seniors (257€). Les jeunes de 18 à 25 ans, dont l’utilisation des services est de facto plus limitée et qui bénéficient de packages attractifs, bénéficient de frais bancaires largement plus abordables, avec une facture moyenne annuelle de 78€.

D’après l’enquête, une demi-douzaine d’opérations enregistre des hausses de frais par rapport à l’année dernière :

 

 

1. Les frais de tenue de compte

Facturés auprès de l’écrasante majorité des établissements (seuls 17 banques du panel n’en facturent pas, dont les banques en ligne, le Crédit Agricole Ile-de-France et le Crédit Coopératif), ces frais ont bondi de 4,6% à un montant moyen de 18,2€ contre 18€ en 2020. Un lissage qui gomme de grandes disparités puisque seulement 25 établissements du panel les ont augmentés et un seul a décidé de les facturer (Crédit Agricole Pyrénées Gascogne). Lorsque ceux-ci sont facturés, la note passe à 23,7€ en moyenne.

 

 

2. La cotisation de la carte bancaire

En hausse de 0,5% en 2021, elle coûte désormais en moyenne 61,90€ par an, un poste de dépenses qui représente presque un tiers des frais annuel des Français. Là encore, cette hausse modérée cache des pratiques hétérogènes entre le coût de la carte à autorisation systématique (+2,4% à 31,6€), de celle à débit immédiat (+0,7% à 42,3€) et de celle à débit différé (dont les frais baissent de 0,2% à 43€). La hausse des frais de carte à autorisation automatique « s’explique notamment par l’arrêt de la commercialisation de la carte Visa Electron dans certaines banques régionales (Banque Populaire Grand-Ouest, Banque Populaire Rives de Paris…) et son remplacement par une carte appelée carte Visa de paiement à autorisation quasi-systématique, plus chère », précise Panorabanques.

Historiquement, la carte à débit différé est facturée en général plus cher que celle à débit immédiat mais l’écart de prix tend à s’estomper depuis trois ans, passé de 2,4€ en 2018 à 0,7€ de différence en 2021.

« Cela fait maintenant plusieurs années que cette tendance se confirme, observe Laure Prenat, directrice générale de Panorabanques. On peut l’expliquer par le fait que les banques vont préférer vendre une carte à débit différé plutôt qu’une carte à débit immédiat car elles gagnent davantage avec les cartes à débit différé. La commission d’inter-change (reversée par le commerçant à sa banque) est supérieure avec le débit différé (0,30% versus 0,20%). »

 

 

3. Les retraits aux distributeurs

Les retraits déplacés (d’une banque à une autre) sont facturés plus cher cette année. Pour quatre effectués par mois avec une carte classique, la facture s’élève à 8,6€ par an, soit une hausse de 1,8%. En parallèle le nombre de retraits déplacés gratuits par mois est en baisse. Cinq banques ont réduit cet avantage, et deux (Banques Marze et Dupuy de Parseval) ont décidé de limiter leur nombre à trois alors que leurs clients bénéficiaient jusqu’à présent d’un nombre d’opérations illimitées. Enfin, le coût unitaire de chaque retrait déplacé au-delà du nombre de retraits gratuits autorisés augmente également dans 14 banques.

 

 

4. Les opérations en agence

L’augmentation des frais de virements occasionnels se poursuit en 2021 (+2,4% à 4,2€) mais moins fortement qu’en 2020 où ils avaient grimpé de 3,8%.

 

 

5. L’envoi du chéquier

Passé de 6,65€ à 6,95€, l’envoi du chéquier en recommandé connaît une hausse tarifaire dans 35 établissements. Et chez certains, elle est loin d’être négligeable : +44% pour la Caisse d’Epargne d’Auvergne et du Limousin, + 34% au Crédit Agricole Loire Haute-Loire.

 

 

6. Le coût du découvert non autorisé

Enfin, le coût du découvert non autorisé connaît une petite inflation. Comme pour les frais bancaires, les banques en ligne tirent ici leur épingle du jeu puisque la plupart ne facturent pas les commissions d’intervention (qui sont légalement plafonnées à 8€ par commission et 80€ par mois). Et pour cause : en réalité, toutes les banques en ligne n’autorisent pas le découvert, comme HelloBank, et ING.

Chez les banques « traditionnelles », les tarifs pratiqués sont quasiment tous au plafond ; des commissions d’intervention qui alourdissent beaucoup la facture du découvert non autorisé, qui atteint en moyenne 66€ par an de découvert dans une banque traditionnelle contre 4€ dans une banque en ligne.

 

 

Les frais qui baissent

Deux bonnes nouvelles toutefois pour les consommateurs en 2021 : les retraits et paiements hors zone euro baissent légèrement (-0,4%) même si la crise du coronavirus devrait a priori limiter l’occasion des Français d’en faire beaucoup l’usage. Chez ING par exemple, ces opérations sont désormais gratuits avec l’offre Intégrale de la Gold Mastercard. Chez Boursorama Banque, les frais de retrait hors zone euro sont en baisse avec le package « Welcome ».

Enfin, les frais d’abonnement à la gestion de compte sur Internet sont en train de disparaître : 99% des consommateurs n’en payent plus, relève Panorabanques, et aucun des établissements les facturant encore ont augmenté le coût de cet abonnement cette année. « Faire payer l’abonnement à la gestion du compte sur internet devient l’exception : « Quatre banques le facturent toujours en 2021 contre 49 en 2015 », note l’étude. Mais lorsqu’il est facturé, ce service est loin d’être négligeable, atteignant 28,40€ en moyenne !

 

 

Les néobanques deviennent de plus en plus intéressant en terme de frais bancaires.

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