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Comment le pouvoir d’achat immobilier profite des taux bas

Les faits sont là. Les Notaires de France ont réalisé une étude qui mesure et compare l’impact du taux des prêts immobiliers sur le pouvoir d’achat des ménages, entre 2006 et 2016. Pour Thierry Thomas, le président de l’Institut national de droit immobilier, les conclusions sont sans équivoque : « la baisse des taux a apporté un effet de levier assez extraordinaire ».

Et le phénomène est amplement généralisé. En effet, dans l’ensemble des agglomérations française de plus de 150 000 habitants, Bordeaux et Lyon mises à part, on peut constater une hausse significative du pouvoir d’achat immobilier. Ainsi, pour un budget de 1000 € / mois, un propriétaire peut par exemple avoir accès un logement plus spacieux de 28 m² à Toulon, 30 m² à Angers et jusqu’à 83m² à Saint-Etienne !

Une autre enquête, celle menée par le Crédit Foncier, abonde dans le même sens en constatant sur la période comprise entre 2008 et 2016, une baisse de 60% de la charge d’intérêt du crédit immobilier. Il en découle le fait qu’un ménage, pour un même emprunt immobilier souscrit (puisque les prix des logements sont restés stables sur cette même période), peut désormais emprunter 30% de plus, soit une surface supérieure en moyenne de 29%.

 

Une remontée immédiate des taux d’emprunt à prévoir ?

De nombreuses sociétés de courtages, à l’image de Credixia, Emprutis ou VousFinancer, affirment que la remontée des taux d’emprunt se prépare, bien que l’on parle de phénomènes d’ampleur très relative, de 0,1 à 0,2% en 2017.

Selon Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole du site Meilleurtaux, « les banques n’empruntent pas encore plus cher, donc elles n’ont aucun intérêt à relever leur taux ». Pascal Beuvelet, fondateur d’In&Fi Crédits, se base quant à lui sur l’inflation toujours très basse pour étayer : « la BCE prête toujours aux banques à 0 %. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison technique que les taux remontent ».

Le crédit immobilier demeure par ailleurs un bon produit d’appel pour les établissements bancaires qui se doivent de les maintenir à un niveau compétitif, en vue de séduire leur cible de prédilection : les primo-accédants. Ces derniers profitent en effet des taux bas grâce au PTZ (prêt à taux zéro). La hausse significative des prêts immobiliers accordées en PTZ (plus de 75% en un an !) démontre d’ailleurs un réel engouement, surtout depuis le relèvement des plafonds de ressource, et son élargissement dans l’ancien, à l’ensemble du territoire.

L’élan observé pourrait donc bien se poursuivre, surtout si la faible remontée des taux d’emprunt observée en ce début d’année ne se révèle être finalement, à l’instar de ce qu’elle fut au printemps 2015, qu’un léger soubresaut ponctuel.

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